Denis Mukwege salue l’accord de principe mais recommande l’application de la résolution 2773

Le Prix Nobel de la paix, Denis Mukwege, a réagi à la signature d’un accord de principe entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, survenue le 25 avril aux États-Unis. S’il reconnaît les efforts en faveur de la désescalade dans l’Est du pays, il alerte sur le risque d’une paix de façade. Le médecin congolais rappelle que la population aspire avant tout à une paix véritable et durable, après trois décennies de violences armées et d’ingérences étrangères.

Mukwege insiste sur l’importance de l’application stricte de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui impose notamment le retrait immédiat des forces rwandaises du territoire congolais et la cessation de leur soutien au mouvement M23. Il déplore que de nombreux cessez-le-feu antérieurs aient été systématiquement violés et affirme que de nouveaux accords, aussi encourageants soient-ils, ne sauraient remplacer les obligations internationales existantes.

L’ancien directeur de l’hôpital de Panzi critique par ailleurs l’opacité qui entoure les récents pourparlers au Qatar entre Kinshasa et le M23, estimant que la transparence est essentielle pour restaurer la confiance des populations meurtries. Il plaide pour une coordination accrue des initiatives de paix, saluant notamment l’implication de l’Union africaine et la nomination du président togolais Faure Gnassingbé comme facilitateur pour la région.

Enfin, Denis Mukwege rejette fermement toute perspective de « brassage » dans l’armée, une méthode jadis employée sans succès pour intégrer des groupes armés. Il exhorte à rompre avec les pratiques du passé en privilégiant la justice transitionnelle, seule capable d’établir les responsabilités, de briser l’impunité et de répondre aux attentes des victimes. Il appelle également à renforcer la pression internationale, notamment à travers des sanctions, pour imposer le respect du droit et construire une paix durable dans les Grands Lacs.

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